Nous avons tous/tes imaginé la façon dont nous souhaitions élever nos enfants, souvent en affirmant « ne pas vouloir faire comme nos parents »... En oubliant souvent les mécanismes inconscients.
J'aimerais dans cet article vous permettre d’y voir un peu plus clair et vous apporter des pistes de réflexion, en m'appuyant sur certaines notions de la thérapie Imago
UNE INTÉRIORISATION DE NOTRE ENFANCE ET DE NOS PARENTS
Comme je l’ai déjà expliqué dans différents articles, enfants, nous intériorisons la façon dont nos parents se sont occupés de nous ainsi que la façon dont nous vivons les moments avec eux. Quand durant ces événements avec nos parents, nous ressentons une coupure du lien, nous décidons de nous séparer de certaines parties de nous : émotions, créativité, expressivité, joie, curiosité,… Nous nous coupons de ces parties pour continuer à nous sentir aimés, car nous les considérons comme non acceptables pour nos parents. Cela peut être une remarque ou une réprimande lors d'un moment de peur, sur l'expression de nos sentiments ou de nos besoins, ou encore à la suite d'une action jugée négativement. Adultes, il est possible de retrouver ces parties perdues via un travail individuel ou de couple.
Nous n'intériorisons pas que les évènements, nous enregistrons également les qualités et les défauts de nos parents, leurs caractères, leurs morales, leurs intelligences émotionnelles, leurs façons de gérer les conflits, les déceptions et les prises de décisions mais aussi leurs agissements et leur passivité. Notre inconscient créé une image interne de nos parents. Cette image est appelée Imago. Chaque Imago est unique et a une influence sur la personne que nous deviendrons, le choix de notre partenaire (réf : Article "Notre partenaire, un choix inconscient") et notre façon d’être nous-même parents.
Un parallèle peut être fait avec les zèbres : les parents zèbres transmettent à leurs enfants les motifs généraux. De cette transmission, chaque bébé zèbre modifiera légèrement le motif général transmis par les parents.
Nous pouvons connaître l’influence de notre Imago et de notre enfance en observant nos interactions, notamment avec nos proches et particulièrement en tant que parents.
LA REPRODUCTION DE LA PARENTALITÉ
Dans toutes les familles, il y a généralement un minimiseur et un maximiseur.
La plupart du temps, un parent minimiseur a généralement eu comme parent qui les a le plus influencé ou avec lequel il a eu le plus de difficultés un minimiseur. Ce parent était émotionnellement et ou physiquement absent pour répondre à ses besoins. L’enfant pouvait se sentir rejeté et parfois honteux de son parent. Ce dernier ne lui apportait aucun conseil pour ses relations alors il se retirait se sentant triste, impuissant. Pour se sentir en sécurité, il a appris à ne pas exprimer ses émotions et à ne rien demander. Une fois parent, il est pris par sa vie d’adulte et a peu de place pour ses enfants. Déconnecté de ses besoins et émotions, il partage peu et se montre froid et impatient avec ceux de ses enfants ressemblant ainsi à son parent minimiseur. Quand il se sent accaparé, il peut réagir impulsivement en faisant des demandes et donnant des punitions puis se retire.
Réciproquement, un parent maximiseur a eu probablement un parent maximiseur comme parent plus influent ou plus conflictuel. Ce parent paraissait ambivalent dans son attention : il était parfois très chaleureux et pleinement disponible et il était parfois physiquement ou émotionnellement absent. Quand le parent était disponible, il projetait sur son enfant le parent qu’il aurait lui-même souhaité avoir. Il étouffait son enfant d’affection et d’attention comme s ‘il répondait à ses propres besoins non-satisfaits. Le parent exprimait ses ressentis et craintes sous formes d’avertissements et de précautions. Il donnait son avis sur tous les domaines de la vie de son enfant sans lui demander. Pensant que son enfant était incapable de savoir ce qu’il voulait, il lui donnait ce qu’il n’avait pas demandé ou n’avait pas besoin. En devenant adulte, l’enfant va exprimer de façon intense ses émotions et espérer que les autres vont la partager. Il agit impulsivement, manifeste ses émotions comme s’ils étaient pas importants et a tendance à surévaluer le point de vue des autres. Devenant parent, il va reproduire le modèle de son parent maximiseur.
Il est nécessaire de noter que nous sommes un mélange plus ou moins marqué de minimiseur et maximiseur. Aucun de ces dernier n’est accordé aux besoins de l’enfant, ils sont plutôt l’expression des besoins et des défenses du parent.
Ironie du sort, en plus de reproduire le type de parentalité (minimiseur ou maximiseur), on aura des difficultés à guider notre enfant au même stade où nous-même avons été blessé. N'ayant pas pu évoluer entièrement dans ce stade de développement, nous n'avons pas les capacités nécessaires pour guider notre enfant parfaitement. On le blessera alors sans le vouloir en nous sous-investissant (minimiser) ou sur-investissant (maximiser). Par exemple, si j’ai été blessée au stade de l’attachement (0 à 18 mois), j’aurais des difficultés à donner toute l’attention que mon enfant me réclame à ce même stade : j'aurais tendance à sous-parenter ou à être sans demi-mesure dans ma disponibilité. Il est alors intéressant de prêter attention au stade où on a du mal à guider notre enfant pour remarquer là où on a été blessé et soigner la blessure pour retrouver son entièreté si besoin ou envie.
De façon plus précise, il est pertinent de percevoir dans la vie de tous les jours les moments où nous nous sous-investissons et sur-investissons. Le sous-investissement et le sur-investissement sont des adaptations mises en place face à nos propres blessures et non une réponse spontanée face aux besoins de l’enfant. Ces réponses sont résultantes de notre histoire et correspondent à l’expression de nos besoins et de nos défenses.
Par exemple, quand je voyais ma filleule se lever de table et danser, je sentais à l’intérieur de moi une colère monter, un agacement disproportionné. C’était le signe que j’avais été blessée à cet endroit là. Effectivement, enfant, quand nous étions à table, mon père refusait que nous discutions ou nous levions. D’un coup, je perçois via mon sur-investissement ma blessure. J’ai choisi de la soigner afin de retrouver cette partie perdue et me sentir amusée quand ma filleule se lève de table pour quelques pas de danse.
Reproduire la parentalité de nos parents n’est pas une fatalité. Il est possible de soigner ses blessures afin de se libérer de notre Imago. Pour cela, travailler individuellement ou en couple avec la thérapie Imago s'avère d'une grande efficacité. Cette thérapie de couple propose entre autre de guérir les blessures de l’enfance et de retrouver notre entièreté grâce à notre partenaire.
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