En cette période particulière, il peut nous arriver de ressentir de multiples émotions encore plus fortement que d'habitude, comme le stress, la colère, la tristesse et bien d’autres encore. Ces émotions accompagnent les différentes phases que nous traversons lors d’un changement.
Connaître les phases du changement facilite l’adaptation de cette nouvelle situation et donc, pour beaucoup d’entre nous, le confinement. En être conscient nous permet également d’apporter à nos émotions une réponse appropriée.
LA COURBE DE KÜBLER ROSS
Notre cerveau reptilien interprète les changements contraints et/ou inconnus comme un danger potentiel. Si la situation du changement est connue et ne demande qu’un léger ajustement, nous mettons inconsciemment en place des stratégies efficaces d’adaptation. A contrario, si la situation de changement est inconnue et demande un important ajustement, notre système va adopter inconsciemment des comportements et des émotions spécifiques.
Comme illustré par les travaux d’Elisabeth Kübler-Ross sur le deuil et ceux de Jacques Fradin sur le stress, à chaque nouvelle situation non-souhaitée, nous allons tout d’abord être sidéré(e)s. La surprise correspond au moment où nous ne comprenons pas vraiment ce qui nous arrive. Tétanisé(e)s, nous n'arrivons plus pour certains à gérer nos émotions et semblons incapables de raisonner et de réagir normalement.
Puis, nous refusons la réalité de la situation. Nous sommes alors dans le déni. Il s'agit une négation des faits : "Cela n'est pas vrai" ou "Je ne suis pas concerné(e)".
Comme la fuite est impossible, nous commençons ensuite à lutter. La lutte engendre généralement une peur de l'inconnu, une colère dirigée vers soi sous forme de culpabilité ou vers les autres pour rechercher les responsables.
Ensuite, nous essayons de marchander c'est-à-dire de négocier pour essayer de sauver ce qu’il est possible de garder de l'ancienne situation.
Puis « nous laissons tomber » comme le disent certains et ressentons de la tristesse. La perte est bien réelle, nous nous sentons alors nostalgique et appréhendons le futur. Durant cette période, nous doutons beaucoup et nous nous sentons peu apte à affronter l'avenir. Ce temps est nécessaire car il permet de panser ses blessures et ses pertes.
Ces différentes étapes et émotions nous permettent d’accepter la situation et, ainsi, de nous remettre en route pour investir le futur. Nous pouvons alors entrevoir une façon de s'adapter et explorons les opportunités de la nouvelle situation. Nous retrouvons énergie et motivation.
Chaque individu possède une faculté d'adaptation qui lui est propre. Certaines étapes du changement seront plus faciles à traverser pour certains que pour d’autres. Plus le changement est important, plus s'adapter demandera de temps. Adopter des attitudes adéquates à chaque étape favorise une adaptation plus rapide.
PROPOSITION D'ATTITUDES POUR FACILITER L'ADAPTATION
A chaque étape, des attitudes spécifiques peuvent être mises en place afin de faciliter la transition intérieure et, ainsi, l'adaptation. Néanmoins, il est indispensable de respecter le temps que peut demander chaque étape tout en restant bienveillant envers soi-même pendant ce processus.
Afin de faciliter le passage entre :
- la surprise et le déni, nous pouvons prendre conscience de notre stupéfaction et en informer notre entourage.
- le déni et la lutte, nous pouvons nous renseigner sur ce changement, ses causes et conséquences. Il est possible de réaliser un tableau afin que nos recherches soient factuelles et pédagogiques.
- la lutte et le marchandage, accepter sa propre colère et voir d'où elle vient vraiment peut être intéressant.
- le marchandage et l'inhibition, il est possible de clarifier et de cadrer nos demandes.
- l'inhibition et la remise en route, nous écouter sincèrement, nous encourager et aimer nos qualités seront d'une grande importance.
Si l'on en prend conscience, nous avons retrouvé notre point d'équilibre face à la situation une fois ces étapes franchies. Il est alors possible de s'investir de nouveau. Il est bénéfique de valoriser le positif et nos actions pour être toujours plus proactif(ve)s.
S'adapter au changement demande du temps et de vivre de nombreuses émotions.
A chaque changement, nous développons inconsciemment de nouvelles stratégies d'adaptation nous permettant d'être de plus en plus fort(e)s et stables face aux prochains boulversements.
Le changement est une opportunité de mieux se connaître et de trouver de nouvelles ressources en soi.
Parfois, face à un changement trop important, une aide externe est utile pour pouvoir s'adapter plus facilement.
OUVRAGES RECOMMANDÉS
"Sur le chagrin et sur le deuil" d'Elisabeth Kübler-Ross et David Kessler
"L'intelligence du stress" de Jacques Fradin
